L’un des thèmes récurrents de toutes ces chansons est la misère de la condition ouvrière : Le travail inhumain mais aussi la peur du chômage, l’alcoolisme qui en découle et le mont-de-piété. Parfois on y parle aussi d’actualité : Partir à la guerre, en revenir ou la visite à Lille des grands de ce monde, sans oublier les commentaires sur la politique des gouvernements !
Deux feuillets de chanson, l’une en patois de Lille (Les consolations du café, Lille, imp. Alcan-Levy [sans date]) et l’autre en patois de Roubaix (Pontier L., Feuilles de chanson Les misère de France, [sans lieu], imp. Leveugle, [sans date]). ©Gallica
Desrousseaux Alexandre, Le Mont de Piété (Chansons et Pasquilles lilloises, édition de 1938, HR12 0330).
Mais les sujets les plus courants sont les fêtes telles que le Carnaval ou le Mardi Gras, ainsi que tous les évènements festifs : mariages, foires, fêtes municipales. Et surtout les sorties et réunions des Sociétés à chanter ou/et à boire.
Desrousseaux, la Bière et Dunkerque (Chansons et pasquilles lilloises, édition des Principaux libraires, 1880, HR12 0339). Decottignies, École de natation et Soirées bachiques (Chansons, Pasquilles et Scènes populaires lilloise, 1864, HR12 0075).
Il y a aussi les fantaisies drolatiques comme celles du lillois Brûle-Maison qui se moque des « broutteux » de Tourcoing, ces tourquennois qui venaient vendre leur maigre production maraichère sur les marchés de Lille, poussant sur une quinzaine de kilomètres leur brouette, d’où leur surnom de Broutteux. Au siècle suivant Jules Watteeuw assumant pleinement son origine tourquennoise reprend ce surnom de Broutteux pour écrire ses Canchons.