Les processions religieuses sont des occasions festives où la musique ne fait pas défaut. Le cortège est animé de plusieurs groupes et l’on remarque dans l’organisation, que chaque partie ou presque a sa propre faction musicale. Prenons par exemple la procession de Tournai, qui tire ses origines en 1092 et est tenue en l’honneur de Notre Dame flamande. Elle est notable à la fois sur le plan religieux, historique et artistique – notamment pour sa musique et ses riches décorations florales.
Le document suivant fut publié pour fêter les 800 ans de cette procession qui existe toujours aujourd’hui et met l’accent sur le faste de la partie historique du cortège
800e anniversaire de la procession de Tournai, 1092-1892 : album de la partie historique et costumée de la procession du 7 août 1892. HR12 0110
Tout comme l’on chante les messes, le chant est majoritaire dans les processions. Les figures religieuses, qu’elles soient des personnalités de l’histoire religieuse locale ou issues des livres sacrés, sont honorées par une série de chants égrenés au cours de la procession. Les sociétés de musique municipales ou d’autres corps de métiers se mêlent aux corps religieux à l’occasion de ces fêtes et participent à animer la procession.
Fêtes du couronnement de Notre-Dame de la Treille. PEU.08.b0365
Les fêtes du couronnement et du jubilé de Notre Dame de la Treille sont deux événements majeurs de la ville de Lille. Plus que de simples processions religieuses, elles rassemblent les fidèles autour de festivités culturelles. D’après le programme des Fêtes du couronnement de Notre-Dame de la Treille de 1874, un concours de poésie et un de musique encouragent la créativité intellectuelle des fidèles locaux. Une exposition d’art religieux est aussi organisée avec la volonté de sortir de l’ombre les richesses patrimoniales et archéologiques des églises du Nord.
Ces gravures commémorent la procession du jubilé de Notre-Dame de la Treille de 1854 : Elles nous rappellent le faste de la procession et attestent de son envergure. La foule investit la Grand’Place, richement apprêtée pour l’occasion.
Histoire complète des fêtes célébrées à Lille, en 1854, à l’occasion du jubilé séculaire de Notre-Dame de la Treille, patronne de cette ville. 9B3/17
D’ailleurs l’avez-vous remarqué ? Cette gravure des frères Boldoduc est tirée d’une photographie de Blanquart-Evrard, célèbre photographe et éditeur de photographie lillois, qui a effectué une série de 5 photographies dont deux sont encore conservées à la BM de Lille.
Les festivités sont annoncées et ponctuées par le son des cloches de l’église mais aussi, quand la ville en possède un, par le carillon du beffroi. Le carillon ne sonne pas exclusivement lors des processions, il est ancré dans le quotidien et sonne les heures, voire les demi-heures. Par le passé les cloches étaient avant tout fonctionnelles. Au fil du temps les carillonneurs ont commencé à jouer et à reproduire des airs connus à l’aide des cloches. Au début du XIXe siècle on aime adapter la musique vocale, aussi les chansons en patois alimentent-elles ce répertoire. Aujourd’hui encore l’on peut entendre des airs de chansons populaires depuis les carillons. Celui de Tourcoing donne régulièrement des concerts grâce à l’action de l’association « Les amis de Tourcoing et du Carillon ».